De Bauw
Visa Recipients
- DE BAUW, Anatole P
Age 53 - DE BAUW, Claire née NIAS P A
Age 47 | Visa unnumbered - DE BAUW, Jacqueline P
Age 14 - DE BAUW, Jean P
Age 13 - DE BAUW, Marie-Louise P
Age 17 - DE BAUW, Paul P
Age 18 - DE BAUW, Robert P T
Age 8
About the Family
The DE BAUW family received Portuguese visas in Bayonne, France on June 21, 1940.
They crossed into Portugal where they lived in Sintra. In November 1940 they sailed on the vessel Lourenço Marques to Angola and then continued on to the Belgian Congo where they remained for the duration of the war.
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- Artifact
- Testimonial
Testimonial of Robert DE BAUW
2012
Mon témoignage est modeste, mais en le présentant je suis heureux de pouvoir exprimer mon admiration pour l'action de Monsieur Sousa Mendes.
En juin 1940, j'avais huit ans et demi. Mes parents et leurs cinq enfants avaient quitté la Belgique le 15 mai. Nous avons ensuite résidé pendant quelques semaines Saint-Jean-de-Luz, dans le sud de la France. Mes parents espéraient pouvoir gagner le Congo belge où mon pere était appelé par ses responsabilités professionnelles.
Voici ce que mon père écrivait à un de ses amis qui était à New-York. "Le 20 juin, j'allais à Bayonne pour obtenir les visas portugais et espagnols ainsi que le permis de sortie de France. Tous ces bureaux taient assaillis par des milliers de réfugiés (juifs en majorité) mais après de longues attentes nous réussîmes à avoir toutes les autorisations le 24 juin dans la soirée."
Apprenant qu'un film a été réalisé sur Le consul de Bordeaux, j'ai cherché dans les archives familiales et j'y ai retrouvé le passeport de ma mère. Comme il est de règle pour un enfant mineur, j'étais moi-même inscrit sur ce passeport. La page 10 porte le visa d'entrée au Portugal délivré par le consulat avec la date : Bayonne, 21 de Junho 1940.
Ma mère était d'origine juive, ayant épousé un chrétien. Dans quelle mesure sa vie aurait-elle été menacée si nous avions été empêchés de quitter la France ? Cette question a-t-elle pesé dans les démarches de mon père et dans leur aboutissement ? Je l'ignore.
Toujours est-il que, comme l'écrivait encore mon père à son ami, le 25 au matin nous quittâmes Saint-Jean-de-Luz dans notre auto. Après une journée d'attente à la frontière, nous nous retrouvions à San Sébastian. Nous arrivâmes à Porto où les autorités portugaises nous dirigèrent d'office le 28 juin.
Quatre mois plus tard, nous quittions Lisbonne pour rejoindre l'Afrique. Le visa délivré le 21 juin a donc permis toute notre famille de vivre en sécurité au Congo, pendant la période de guerre 1940-45. Aucun de nous, à l'époque, n'avait conscience des risques que prenait Sousa Mendes et du nombre de personnes auxquelles il ouvrit les portes de la liberté.
C'est avec émotion et reconnaissance que je fais aujourd'hui mémoire de ces événements lointains.