Dalio/Lebeau
Visa Recipients
- DALIO, Marcel P T
Age 40 - LEBEAU, Madeleine P
Age 17
About the Family
French screen actors Marcel DALIO and Madeleine LEBEAU were in Figueira da Foz, Portugal in July 1940, presumably after having received visas from Aristides de Sousa Mendes. Their legal names were Israel Moshe (Marcel Benoit) BLAUSCHILD and Madeleine BLAUSCHILD née LEBEAU.
They crossed into Portugal and sailed from Lisbon on the Quanza, which was bound for New York City and Vera Cruz, Mexico in August 1940. Upon arrival in New York, only those Holocaust refugees with U.S. visas were entitled to disembark. The ship then proceeded to Mexico but was denied entrance there, to the great distress of the passengers. The ship then traveled north and docked in Hampton Roads, Virginia to pick up coal for the return journey to Europe. There, after a great deal of drama and the intervention of Eleanor Roosevelt, the remaining passengers, Including DALIO and LEBEAU, were allowed to disembark and enter the United States.
In the 1942 film Casablanca in which they both appeared, Madeleine LEBEAU shed real tears in the famous Marseillaise scene, as her own refugee experience was still fresh, and her beloved country was still under Nazi occupation.
- Photos
- Testimonial
Testimonial of Marcel DALIO
From Mes Années folles
Nous sommes au printemps de 1940. C'est le débacle. Tout d'un coup, je commence à me sentir un peu juif. J'avais oublié que je l'étais. Maintenant, j'ai peur. Il faut partir, mais où ? Je choisis Biarritz. De là, nous gagnerons l'Espagne ou le Portugal, et nous tâcherons d'embarquer sur un bateau qui nous emmènera à... Hollywood ! ...
Nous arrivons à Biarritz après un voyage épuisant dans ma Delahaye. Quelques aventuriers du Fouquet's sont là, ainsi que Jacques Constant à qui je vends une broche contre un peu d'argent liquide. J'apprends que René Clair, Duvivier, Renoir, Lazareff, Kessel sont là, ou sont eux aussi passé par Biarritz avant de s'embarquer pour l'Amérique.
Constant me dit :
-- Il faut partir. Ça va devenir très vite dangereux. Pour le moment, il n'y a pas de bateau pour l'Amérique, mais tu vas aller au consulat du Chili et demander des visas.
Aucun problème avec le consul chilien, qui m'a connu à Paris. Je n'hésite pas à lui annoncer que nous avons le projet de fonder un centre du cinéma à Santiago.
Les difficultés apparaissent avec les Français, car il nous faut aussi des visas de sortie. L'employé commence par m'engueuler. ("Vous êtes un mauvais Français," etc.). Froidement, je lui réponds :
-- Je suis juif et réformé, j'ai parfaitement le droit de quitter la France.
Cet argument a du poids, mais moins toutefois que celui-ci :
-- Ecoutez, je vous laisse ma Delahaye, vous en ferez ce que vous voudrez. Je n'essaie pas de vous acheter, mais je ne peux plus m'en servir...
Les visas en poche, je me dis que ça vaut bien ce sacrifice. Qu'est-ce que j'aurais fait d'une Delahaye à Auschwitz ?